Chapitre 7 – Environnement et Qualité de vie : Gérer la croissance de manière responsable

7.3. Eau

Nous devons utiliser la ressource eau de façon optimale et œuvrer afin que l’eau potable puisse être remplacée, là où cela s’avère possible, par l’eau pluviale partout. De cette manière, nous pourront parvenir à réduire considérablement la consommation d’eau potable par personne. L’eau potable de haute qualité ne doit plus être gaspillée dans les processus industriels. Dans ce domaine, nous devons développer des concepts alternatifs selon les besoins des industries respectifs.

Les eaux usées traitées, qui répondent à des critères hygiéniques spécifiques, devront de plus en plus être utilisées pour des besoins d’irrigation ou de refroidissement. Les eaux résiduaires éventuelles doivent être traitées selon des traitements qui répondent aux meilleurs critères possibles, afin que la qualité de nos eaux corresponde le plus rapidement possible aux exigences de la directive-cadre sur l’eau de l’UE.

  • Nous allons nous engager en faveur de projets de renaturation raisonnables, afin que l’état de nos fleuves soit bon et proche de l’état naturel de nos fleuves. Les eaux renaturées constituent un terreau propice au développement spontané de la flore et de la faune. Ils sont d’importants fondements pour contrer la perte de la biodiversité. Ils représentent, en outre, une protection efficace et peu coûteuse contre les inondations et sont des espaces de loisirs importants.
  • Il est essentiel de continuer à miser sur une protection constante de la qualité et de la quantité des eaux souterraines. Des zones de protection de l’eau potable supplémentaires doivent être désignées et les programmes de mesures y afférents mis en œuvre. À cette fin, il faudra miser sur une bonne coopération entre le monde agricole et les fournisseurs d’eau.
  • Le « plan de sécurité de l’eau », nécessaire pour garantir la qualité de l’eau jusqu’à l’utilisateur final (extraction, traitement et distribution), doit être mis en œuvre par tous les syndicats responsables pour l’eau potable.
  • Le Luxembourg aura, en outre, besoin d’une deuxième usine de traitement de l’eau. Comme les réserves d’eau souterraine ne peuvent plus assurer une captation plus poussée, il faudra recourir au traitement des eaux de surface. Dans cette perspective, une filtration de rive de l’eau de la Moselle constitue une possibilité. Le CSV entend promouvoir la réalisation d’une usine de traitement sur la Moselle et élargir systématiquement le réseau d’approvisionnement, assurant ainsi la sécurité d’approvisionnement du Luxembourg.

Extension du réseau des stations d’épuration

  • En raison de la croissance rapide de la population, de la création d’emplois et de l’augmentation du nombre de frontaliers, une adaptation des stations d’épuration existantes s’impose. Les nouvelles stations, qui sont projetées, doivent tenir compte de cette croissance. L’agrandissement rapide des installations existantes ainsi que la construction de nouvelles installations dotées de réserves suffisantes devraient permettre une bonne qualité de nos eaux. La 4ème étape de purification (élimination des micropolluants) doit immédiatement être mise en œuvre en ce qui concerne les installations de plus de 100.000 unités de population (EH). Les subventions pour les stations de traitement des eaux usées seront vérifiées et ajustées. Les installations de moins de 100.000 unités de population seront équipées d’une quatrième étape à moyen terme (10 ans).
  • Les rejeteurs potentiels de métaux lourds, de produits chimiques industriels et de résidus de médicaments, ainsi que les pollueurs à grande échelle, devront assumer leurs responsabilités et obligés de neutraliser leurs eaux usées avant que celles-ci ne soient introduites dans le réseau d’égout public. Le niveau de ces eaux doit correspondre au moment de l’introduction dans le réseau d’égout public à celui des ménages.
  • Dans le secteur des eaux usées, il faudra tenir compte, outre les critères de qualité, des considérations économiques lors du choix des concepts de traitement et des dimensions des raccordements des stations d’épuration. En fonction de la capacité d’absorption des eaux réceptrices, il peut être préférable de combiner plusieurs installations de stockage locales dans une station d’épuration centrale. Cela permet des processus de clarification plus stables et une clarification étendue simplifiée (4ème étape). Les procédures d’autorisation dans ce domaine devraient être encore simplifiées.
  • Les récentes inondations dues aux fortes pluies devraient susciter de nouvelles réflexions dans le contexte du problème actuel des eaux pluviales. L’accent devrait être mis de plus en plus sur la rétention efficace et rentable dans le domaine de l’eau.
  • Le problème des boues d’épuration doit être résolu au niveau national avec les acteurs respectifs et à travers une coopération transfrontalière. Le CSV s’engage pour une solution globale.
  • Une refonte des aides accordées par l’État dans le secteur des eaux usées s’impose. Les subventions au titre d’investissement initial doivent prendre en compte les coûts réels. Les subventions forfaitaires seront réexaminées et ajustées en tenant compte des prix réels du marché afin de correspondre aux circonstances locales. Les périodes de financement seront examinées. Tous les syndicats auront droit à un traitement équivalent en ce qui concerne les subventions pour les bâtiments administratifs.

Une extension rapide des installations existantes et la construction de stations d’épuration des eaux usées supplémentaires devraient contribuer à protéger nos eaux et à améliorer leur qualité. Il sera également indispensable de doter les grandes installations d’une étape de traitement supplémentaire (élimination des résidus de médicaments et des produits chimiques domestiques et industriels).

En plus, la législation nationale devrait permettre de décréter des directives claires en l’espèce et obliger les acteurs susceptibles de jeter dans les canalisations publiques des métaux lourds, des produits chimiques industriels et des produits pharmaceutiques, ainsi que des résidus de médicaments, à neutraliser ces substances avant leur rejet dans les égouts.

Mettre l’accent sur l’innovation en matière d’approvisionnement en eau potable

L’approvisionnement en eau, l’assainissement des eaux usées, la désignation et le contrôle des zones de protection des eaux deviennent de plus en plus complexes et les communes ne sont le plus souvent plus en mesure de répondre aux exigences. Par conséquent, nous estimons nécessaire de fusionner ces tâches et de charger des syndicats régionaux en matière d’approvisionnement en eau et d’assainissement de l’accomplissement de celles-ci.

  • Nous allons réduire considérablement le nombre de ces syndicats. Seuls des syndicats disposant de suffisamment de personnel sont en mesure de gérer leur travail de manière convenable. En l’espèce, l’État et les municipalités devraient chacun avoir une part de 50% dans ces structures, à l’instar du Sebes. Il est ainsi possible, de regrouper et d’étendre les compétences existantes de manière judicieuse et de les faire bénéficier à tous les citoyens. Les syndicats d’assainissement devraient, outre l’exploitation de la station d’épuration, ajouter à leurs missions la maintenance et le contrôle préventif ainsi que la surveillance en ligne des réseaux d’égouts pour que des goulots d’étranglement et la contamination puissent être rapidement détectés et remédiés.
  • Nous continuerons à promouvoir l’harmonisation du prix de l’eau. A moyen terme, toutes les tâches devraient être centralisées dans un seul syndicat afin d’introduire un prix de l’eau uniforme par secteur. La possibilité d’introduire un prix de l’eau socialement progressif sera discutée avec la Commission européenne.
  • Nous allons introduire des mesures compensatoires pour les communes. Nous analyserons l’opportunité d’une subvention pour les communes dont les coûts en termes d’eau et d’eaux usées sont plus élevés en mètres cubes que le prix maximum prévu de sept euros par mètre cube à facturer aux ménages.

Dans les secteurs de l’industrie et des services, ainsi qu’au niveau de la consommation domestique, nous allons mettre davantage l’accent sur les technologies innovantes afin de réduire les besoins en eau potable. Au niveau des nouveaux grands quartiers d’habitations, qui seront développés par des promoteurs publics, nous soutiendrons les projets visant à traiter les eaux grises accumulées (douche, évier, lave-vaisselle…) avec les eaux pluviales et à les réutiliser pour les chasses d’eau, l’irrigation des jardins, etc.

  • En ce qui concerne l’implantation de nouvelles entreprises industrielles, le CSV ne souhaite promouvoir et subventionner que les mesures qui vont au-delà de l’état actuel de la technique, récompensant ainsi les solutions innovantes.